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Sév en vadrouille

Sév en vadrouille
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1 novembre 2010

Une journée à Tibhirine...

20101101_Tibhirine_021Voilà quelques temps que nous parlons régulièrement avec quelques amis d'aller visiter le monastère de Tibhirine. Nous avons saisi aujourd'hui l'occasion d'un jour férié, sans forcément préméditer qu'il s'agit de la Toussaint et de la fête nationale algérienne. Une belle journée, malgré le mauvais temps, dans un endroit très beau pour plein de raisons.

Tibhirine c'est d'abord un hameau près de la ville de Médéa, à 80km au sud-ouest d'Alger. Sur une colline dans les montagnes de l'atlas tellien, au milieu de paysages magnifiques et reculés qui invitent au silence. C'est un monastère installé sur un ancien domaine viticole, acheté par les cisterciens en 1938. Des bâtiments simples et harmonieux. Une cour arborée sous le regard doux d'une statue de la vierge (rapportée d'une ancienne église du village de Staouéli, près d'Alger). Un jardin enveloppé de brume et baigné de sérénité. Une chapelle aux lignes pures et aux vitraux lumineux.
Vous comprendrez que j'ai été touchée par la beauté du lieu, où l'on a envie de se poser et de se fondre. L'atmosphère particulière créée par la brume et la météo automnale d'aujourd'hui y sont sûrement pour quelque chose. Plus que des mots, des photos vous feront peut-être partager ce sentiment.

Tibhirine c'est surtout, comme vous le savez tous avec le film "Des hommes et des dieux" en salle 20101101_Tibhirine_067en ce moment en France (et très bientôt en dvd piraté à Alger), l'enlèvement dramatique de 7 moines qui s'est terminé par leur mort violente en 1996, pendant les années noires du terrorisme en Algérie. Cet événement terrible est bien entendu très présent dans ces lieux, venir ici c'est aussi rendre hommage à la mémoire de ces hommes. C'est extrêmement émouvant de parcourir les endroits où ils ont vécu, se tenir dans le couloir par lequel sont entrés leurs ravisseurs, se recueillir devant leurs tombes marquées de marbre blanc. Pour moi qui ne suis jamais allée à la messe en dehors des mariages, baptêmes et enterrements, celle à laquelle j'ai assistée aujourd'hui avait une dimension particulière.
Tibhirine c'est maintenant un symbole. Un lieu et des vies qui, comme nous l'a dit le père Jean-Marie, doivent nous rappeler la persévérance que nous devons mettre dans les engagements que nous choisissons.

Mais la vie continue à Tibhirine et les liens avec les habitants du hameau n'ont jamais cessé. Le père Jean-Marie, prêtre-ouvrier et ingénieur agronome de formation, gère depuis 10 ans le domaine et son exploitation d'arbres fruitiers (à mi-temps avec des activités à Alger pour le diocèse). Il y produit principalement des pommes, ainsi que des petits fruits transformés en confitures, avec l'aide de deux employés locaux. Et celle des habitants, à qui il rend des services (notamment avec son tracteur, le seul du coin) et qui viennent souvent travailler avec lui en retour. Le monastère gère la cantine de l'école publique du village, qui avait été créée par les moines.
Les relations avec les autorités algériennes sont "décrispées" depuis quelques années, même si une mosquée de 900 m2 sur 4 niveaux est en construction pile en face de l'entrée du monastère. Le père Jean-Marie l'envisage de manière positive (si ça peut permettre de continuer à renforcer les liens avec la communauté musulmane, c'est bien) et va même parfois aider sur le chantier à la demande des habitants.
C'est vrai qu'il est cool et, à discuter avec lui en déconnant un peu autour du repas que nous avons apporté, on oublie pour un moment la charge symbolique de Tibhirine, qu'il ne vit pas de manière pesante. Il n'imagine pas être ailleurs et accomplit sa mission avec bonne humeur et une énergie tranquille, en espérant pouvoir petit à petit rénover les bâtiments qui accueilleront peut-être une nouvelle communauté religieuse, après deux essais non aboutis ces dernières années. Le succès actuel du film, qui a déjà fait augmenter le nombre de visiteurs (en majorité algériens), et le soutien apporté par l'association "Les Amis de Tibhirine" contribueront peut-être à cette préservation du site.

20101101_Tibhirine_079

Beaucoup de belles choses et d'émotions à puiser dans ce lieu. Une visite qui remue et qui touche profondément, même lorsqu'on n'entretient pas de rapports particuliers avec la foi catholique.
A la fin de cette journée résonnent encore dans ma tête les mots du testament du frère Christian, prieur du monastère, très beau texte qu'il avait écrit fin 1993 (après une première incursion du GIA) et que le père Jean-Marie a lu pendant l'eucharistie aujourd'hui. Je n'ai pas pu en isoler une phrase pour la mettre dans cet article, je vous encourage à prendre quelques minutes pour le lire.
Et à venir peut-être un jour à Tibhirine si l'occasion vous en est donnée...

Je vous transmets les conseils que nous a donnés le père Jean-Marie pour ceux qui veulent en savoir plus sur Tibhirine, en plus du film "Des hommes et des dieux".
- le livre "Passion pour l'Algérie - Les moines de Tibhirine, l'enquête d'un historien américain" de John Kiser, qui retrace le drame de 1996 dans son contexte historique, politique et socio-économique         dossier de presse
- le documentaire "Le testament de Tibhirine" d'Emmanuel Augrain (disponible en dvd)

A lire aussi : "Le jardinier de Tibhirine" écrit par le père Jean-Marie pour témoigner de la vie du monastère aujourd'hui

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20 octobre 2010

Rentrée !

J'ai repris les cours d'arabe depuis deux semaines (troisième année) donc il est grand temps de faire la rentrée du blog. Diantre ! Dernier message au mois de mai, tu t'es un peu laissée aller ma fille... Diam's est en concert à Alger demain soir sous le haut patronage du Ministère de la Culture algérien, il faut que je m'active.
je sais, rien à voir, c'était juste pour placer l'info   ;-)

Alors, avant de nouveaux articles pour continuer à vous faire partager ma vie à Alger, faisons le point sur les mises à jour.
Des nouvelles photos en ligne !!
- plein de belles photos d'Alger centre ajoutées dans l'album présenté en février
- des photos des environs d'Alger : le port de Sidi Fredj, la belle côte d'Ain Taya, les paysages de montagne de Chréa
- les dessins de Dilem, toujours aussi bons (franchement des fois je ris toute seule devant mon ordi ! il est dans une très bonne série en ce moment en plus)20_octobre_2010
- les petites perles des enseignes, vitrines, panneaux et cie

Pour ceux qui préfèrent la musique, un nouvel artiste algérien à découvrir : Cheikh Sidi Bémol (j'adore le nom), chanteur kabyle très connu sur la scène algérienne.
La musique kabyle est facilement reconnaissable à son rythme souvent très rapide et ses accents de musique irlandaise. Imaginez que ça se danse en agitant les hanches sur le même rythme... Je n'essaie même pas de le faire et je reste bouche bée à chaque fois que je vois des femmes danser là-dessus ! Leurs hanches entrent carrément en résonance c'est incroyable.

20100705_Alger_013Et pour ceux qui attendent des nouvelles de "Ahmed", il est toujours chauffeur de taxi, il a commencé à "voir" sa fiancée le week-end (pour aller manger des pizzas...) depuis quelques mois et il a commencé à lui dire que son travail était de transporter des gens (j'espère que, depuis la dernière fois que j'ai eu l'occasion d'en parler avec lui, il lui a dit le reste). Il doit se marier bientôt, il a prévu le voyage de noces pour la Saint-Valentin. Hamdoullah !!

27 mai 2010

Un petit destin algérien

Nous l'appellerons Ahmed.
Il y a 3 ans, Ahmed était responsable de la sécurité dans une entreprise. Sérieux, droit, appliqué dans son travail... mais licencié pour des raisons non justifiées. Depuis, il est en procès avec son ancien employeur et ne peut donc pas retravailler dans une autre entreprise. Il y aurait une enquête et forcément, vu le procès en cours, il ne serait pas embauché.
Du coup, depuis 3 ans, Ahmed est chauffeur de taxi clandestin. Posté à l'aéroport toute la journée et un certain nombre d'expatriés dans ses clients habituels, ça ne marche pas trop mal malgré tout.
Célibataire à 35 ans, Ahmed a envie de se marier. Sa mère connaît une fille parfaite dans le voisinage, ça tombe bien. Ahmed est donc fiancé depuis quelques mois. Il n'a jamais passé un moment avec elle pour l'instant mais ils s'appellent très souvent. Il a une photo d'elle rangée dans le pare-soleil de sa voiture. Elle est très jolie, a 28 ans et travaille comme ingénieur dans une grande entreprise de BTP.
Un soir où Ahmed me ramène de l'aéroport, sa fiancée l'appelle et lui pose plein de questions, elle ne comprend pas pourquoi il est tout le temps dehors aussi tard. En fait il m'avoue qu'il ne lui a pas encore dit ce qu'il fait. "Quand on dit qu'on est chauffeur de taxi, les gens vous méprisent." Donc il a honte et n'ose pas lui parler de son travail pour l'instant. Ca lui pèse beaucoup mais il a peur qu'elle ne veuille plus l'épouser. Il attend le bon moment...

C'est pas très drôle par rapport à ce que je raconte d'habitude sur ce blog, mais j'avais envie de vous parler de ce personnage en souffrance dont l'histoire m'a touchée. Un petit destin comme beaucoup, qui n'a pas la vie toute simple qu'il mériterait...

23 mai 2010

Le parc de la liberté...

10baladesHier j'ai enfin testé l'excellent livre "10 balades à Alger" pour découvrir la ville par des chemins inconnus. Descendues des hauteurs des quartiers chics avec une amie pour arriver aux abords du centre ville, nous faisons un petit arrêt dans une boutique artisanat-brocante (c'est aussi l'occasion de découvrir des bonnes adresses).
A la mention du parc de la liberté, prochaine étape sur notre itinéraire, le propriétaire de la boutique fronce son visage et nous met en garde : ça s'est beaucoup dégradé, il faut faire attention, c'est dangereux. Nous sommes deux et il fait grand jour, nous tentons quand même.
Premiers pas, ça n'a pas complètement l'air à l'abandon, même plutôt entretenu. En effet il est apparemment dangereux de stationner sous les arbres, il faut faire attention aux crottes de pigeons... Nous continuons la traversée du parc, prêtes à trouver des tas d'ordures, des bancs cassés, des squatteurs et délinquants agressifs, voire même du trafic de drogue...
Au lieu de cela, de jolies allées un peu vieillottes bordées de grands arbres et de palmiers. Puis nous découvrons vite la raison de la mauvaise réputation du parc : des couples de jeunes amoureux enlacés en train de s'embrasser à pleine bouche dans tous les coins !
Vision surprenante et quelque part un peu rassurante dans un pays où les couples peuvent tout juste se tenir par la main dans la rue. A d'autres moments de la journée la fréquentation est peut-être moins "romantique", mais là c'était plutôt sympa. Nous sortons du parc avec le sourire après avoir lu, sur la fontaine qui marque l'entrée, une citation de Charles de Galland (qui a offert le terrain à la ville en 1915) où sont évoqués les "ébats de l'enfance"...  :-)

20100522_BaladeAlger_056

5 mai 2010

A voir en ce moment

afficheSalam tout le monde ! Et oui, ça faisait looooongtemps... Boulot intensif depuis quelques temps, 3 séminaires de formation organisés en 3 mois, donc pas trop le courage de me lancer dans l'écriture du blog le soir. On va reprendre sur un rythme plus régulier maintenant, j'ai plein d'articles en tête pour vous faire partager mon quotidien !!
En attendant, un message pour vous signaler un documentaire algérien sorti dans les cinémas la semaine dernière : "La Chine est encore loin". Référence à une parole du Prophète : "Recherchez le savoir, jusqu'en Chine s'il le faut". Cela vous laisse entrevoir le propos du film, regard sur la situation du pays aujourd'hui.
Malek Bensmaïl, réalisateur de plusieurs documentaires sur l'Algérie, est allé dans le village de
Ghassira au nord-est du pays, là où la guerre d'indépendance a commencé le 1er novembre 1954 avec le meurtre d'un instituteur français.
J'ai vu aujourd'hui l'article publié dans Le Monde le 28 avril (20100428_LaChineEstEncoreLoin) avec une interview du réalisateur (20100428_InterviewMalekBensmail), ça a l'air vraiment bien.  Ce film ne sortira pas en Algérie a priori donc je risque de ne pas pouvoir le voir. Si vous y allez, dites-moi ce que vous en pensez !
les bandes-annonces sur Allociné

Dans la même veine, si vous voulez mieux connaître la situation actuelle de l'Algérie, je vous recommande la lecture de "Poste restante : Alger" de Boualem Sansal. Je ne suis pas arrivée au bout de son premier roman (Le serment des barbares) mais cet essai énergique, rédigé sous forme de lettre aux algériens, décrit brillamment les problèmes et paradoxes de l'Algérie contemporaine et pointe avec un certain humour beaucoup de choses que j'ai pu voir depuis que je suis ici.
Si vous avez quelques dizaines de minutes (à peine 60 pages) et 5,50 € à y consacrer (éditions nrf Gallimard), c'est le livre à lire sur ce pays si plein de potentialités malheureusement trop souvent non réalisées.

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22 février 2010

El-Djazaïr

20090813_Alger_036
Aujourd'hui un article dédié à notre belle ville d'Alger, de son nom arabe El-Djazaïr. Voilà longtemps que je n'avais pas vanté ses grandes avenues bordées d'immeubles anciens aux détails architecturaux magnifiques, sa couleur blanche éclatante au soleil qui se détache sur le fond bleu du ciel et de la mer, ses rues en pente qui réservent de superbes vues sur la ville et la baie, ses quartiers vivants où se cachent parfois des trésors patrimoniaux...
Après les vidéos et photos que je vous ai montrées à mon arrivée ici, je suis toujours autant sous le charme d'Alger la blanche. A chaque fois qu'au détour d'un virage je tombe sur une vue de la ville, je me dis que c'est l'une des choses qui me manquera le plus le jour où je partirai.
Pour vous faire partager ces charmes, voici une deuxième vidéo de ma copine Malika (après celle sur la Kabylie) qui offre un aperçu des principaux points remarquables de la capitale (elle a fait ce montage pour une amie, d'où les phases adressées à une certaine Bleuet).
En complément, des photos que je ne vous avais pas encore montrées du centre-ville, du quartier historique de la Casbah construit par les Ottomans et de quelques endroits de promenade autour de la ville.
"Alger Alger" en musique aussi, chantée amoureusement par Lili Boniche (un peu le Charles Aznavour algérien) dans un grand classique de la chanson arabo-andalouse repris par de nombreux chanteurs. Ma préférée est la version des Orientales, dont j'ai eu l'occasion d'offrir le cd à certains.
J'espère que cela vous donnera envie de venir découvrir Alger et de tomber vous aussi sous son charme !!! (quelques uns s'y sont déjà fait prendre)
Rapidement accessible pour un petit week-end prolongé au soleil, les beaux jours ne vont pas tarder à s'installer ici. Grande chambre d'amis disponible. Avis aux amateurs...

ps musical : Autre époque autres références, les fans de Sheryfa Luna (si si, je suis sûre qu'il y en a qui se cachent parmi vous) n'auront pas manqué de remarquer la référence à Alger dans l'une de ses dernières chansons (avec un clip qui n'a rien à voir tourné dans un riad marocain, ah bravo).  ;-)

22 janvier 2010

Blick Bassy

BlickBassy
Encore une belle découverte musicale hier soir grâce au Centre Culturel Français : Blick Bassy. Un artiste camerounais entouré de super musiciens (un malien, un français...) pour un beau métissage. Les rythmes et sonorités de la musique africaine, agrémentés d'influences gipsy ou bossa nova (c'est ce que ça m'a évoqué en tout cas). Une voix magnifique, tantôt douce et légère, tantôt puissante voire même rock. De jolis messages sur la vie tout simplement.
Super ambiance dans la salle comme d'hab, tout le monde debout à la fin pour danser. Une de ces soirées qui vous remplit d'énergie en fin de semaine !
Vous pouvez écouter quelques titres de son album Léman sur MySpace pour vous faire une idée.

Ils jouent en France dans les semaines qui viennent, il faut y aller !!!!!!!!
- samedi 23 janv à Bobigny (salle Canal 93)
- samedi 30 janvier à Bressuires (79)
- jeudi 4 février à l'Alhambra (Paris) pour le Festival Au Fil des Voix
- samedi 13 mars à Perpignan (salle Elmediator)

C'est bon, j'ai bien fait ma pub ? Hop ! Allez bouger un peu et vous réchauffer au soleil africain ! Vous m'en direz des nouvelles...   ;-)

son MySpace
son site internet
également présent sur Facebook (suis devenue fan aujourd'hui, pour ceux qui sont connectés)

20 janvier 2010

Petite incursion en culture kabyle

Aujourd'hui je veux vous montrer la vidéo réalisée par une amie d'origine kabyle et passionnée par la culture amazighe. Merci Malika !

Certains d'entre vous connaissent peut-être la Kabylie, au moins de nom. Région située à l'est d'Alger composée de la Grande Kabylie, montagnes sublimes dignes des plus beaux paysages suisses, et de la ...Petite Kabylie (c'est bien, vous suivez), l'une des plus belles portions de la côte algérienne.
Une région également très riche de ses racines berbères, sa culture, sa langue (l'amazigh), son artisanat, son huile d'olive, ses traditions, ses habitants (et quels habitants !). Connue également pour être une terre de rébellion. Et plus tristement une zone où le terrorisme perdure dans certaines zones, mais ça c'est une autre histoire.

Je n'en dis pas plus pour l'instant mais j'espère pouvoir bientôt y aller pour pouvoir vous en montrer les merveilles !!

17 janvier 2010

Un peu de culture du bled à Paris

Oyez ! Oyez ! Voici des infos sur des manifestations culturelles intéressantes, malheureusement concentrées à Paris (les provinciaux, n'hésitez pas à compléter si vous entendez parler d'autres d'événements).
Tout d'abord la 16ème édition du Maghreb des livres le week-end du 6-7 février 2010 au Palais de la Porte Dorée, dont l'Algérie est l'invitée d'honneur. C'est organisé par l'association Coup de Soleil, qui œuvre pour le rapprochement des deux rives de la Méditerranée, et une très bonne sélection d'auteurs algériens sera présentée.Generations
Ce sera peut-être l'occasion d'aller voir au même endroit l'exposition "Générations, un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France" jusqu'au 18 avril 2010. Une riche évocation de l'apport de l'émigration maghrébine à la culture française. Le fruit de 20 ans de recherches menées par l'association Génériques. J'ai assisté ce soir à une conférence donnée par l'une des personnes qui a monté cette expo, ça a l'air vraiment intéressant. Avec un programme culturel associé (musique, théâtre, cinéma, conférences) assez fourni. A ne pas manquer !
De manière générale je vous recommande le site de la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration ainsi que celui du Centre Culturel Algérien, dirigé par l'écrivain Yasmina Khadra et qui propose une belle programmation.

CamusA signaler aussi en ce début d'année, la célébration du 50ème anniversaire de la mort d'Albert Camus, dont la vie a été très liée à l'Algérie.
- "2010, année hommage à Albert Camus" au Centre Culturel Algérien avec une journée spéciale le 23 janvier
- hors-série de Télérama et le Figaro
- dossier spécial sur France Culture
- à lire : "Les trois derniers jours de Camus" de José Lenzini et "Camus, une passion algérienne" de Stéphane Babey

Voilà ! Une petite page culturelle pour bien commencer la semaine. Bonnes découvertes !!!

4 janvier 2010

Retour au bled, l'année commence bien !

Hier journée dans les transports pour rentrer à Alger. Le genre de journée où, quand on est dedans, on se dit "ben dis donc, si l'année commence comme ça, ça va pas être triste"...
Tout d'abord lever à 6h30 pour prendre un avion Toulouse-Paris à 9h (merci encore tatie pour le taxi !). Quand j'arrive dans la nouvelle salle d'enregistrement de Blagnac c'est le gros bordel, trop petite pour un jour de grande affluence comme ça. Des queues dans tous les sens, difficile de trouver où commence celle pour son vol. Je me suis enregistrée en ligne pour faciliter ? Ah non Madame, il n'y a pas de file spéciale pour les enregistrements en ligne le dimanche. Ok, merci Easyjet... Il y a encore du monde, l'enregistrement prend du retard mais non, la file Speedy Boarding qui est vide ne prendra pas les gens quin'ontpaspayélesupplémentquisertàrien. Re merci Easyjet...
Quand vient mon tour on me dit que seul un bagage cabine est autorisé, que déjà mon ordinateur est en trop vu que j'ai un sac à main (!) et que donc on ne peut pas mettre d'étiquette au sac qui contient mes cadeaux de noël et autres bouquins et dvd à ramener (mon gros sac de soute est déjà plein avec les vêtements et autres petites nécessités que je ramène). M'en fous, c'est passé à Orly à l'aller donc pas de raison que Blagnac me fasse suer au retour (effectivement c'est passé sans problème...). Et bien sûr l'imprimante des étiquettes bagages ET le tapis à bagages tombent en panne, donc quand tout a été réglé j'ai à peine eu le temps de filer à l'embarquement. Etape 1.
Les plus intuitifs d'entre vous verront peut-être où cela nous mène : à l'arrivée à Orly, la livraison de bagages se termine sans que j'ai vu les bretelles de mon sac quechua sur le tapis. Nous sommes 5 ou 6 dans le même cas donc ça me rassure un peu, direction le service bagages. Je fais ma déclaration et on me dit que, dans le meilleur des cas, le prochain vol Easyjet arrive à Orly à 16h30. Mon vol pour Alger décolle à 16h40, c'est mal barré... Une petite tentative de négociation au comptoir Easyjet (si on retrouve mon sac tout de suite, on pourrait le mettre dans une navette Air France qui arrive avant ?) reste infructueuse. Etape 2.
Heureusement, pour me changer les idées, j'ai rdv pour prendre un café avec un couple d'amis qui viennent d'arriver à Orly Ouest et vont faire une pause avec moi avant de rentrer chez eux. Je fais la connaissance de leur adorable petite fille (Angeline, 9 mois) et ça me fait super plaisir de les voir, ça faisait longtemps. C'est donc toute regonflée que je repars vers Orly Sud pour la suite de mes aventures. Premier stand : le bureau de détaxe. Et oui, je n'avais pas eu le temps d'y aller à Toulouse. Sauf que les vêtements que je veux détaxer sont dans mon bagage de soute qui est resté à ... (c'est pour vous réveiller et voir ceux qui suivent, le récit n'est pas fini !). Donc bien sûr monsieur le douanier ne peut pas valider mon bordereau (ç'aurait été trop facile). Etape 3.
Je ne me laisse pas démonter et je me dis, vu que je suis là en avance, je vais aller m'enregistrer pour le vol suivant comme ça ce sera fait. Les comptoirs Aigle Azur sont à l'autre bout de l'aérogare donc j'empoigne encore une fois mon chariot, mais me retrouve très vite à devoir tailler mon chemin dans une foule de plus en plus compacte qui va dans l'autre sens. Bagage abandonné dans le Carré Voyage, ils ont évacué tout le monde... Bon, là ça commence à faire beaucoup, je vais monter au niveau embarquement pour me trouver un coin au calme pour déjeuner. Mais il faut d'abord négocier un demi-tour dans la cohue des bagages de toutes tailles et de leurs propriétaires, et là j'arrive à placer opportunément quelques mots d'arabe pour dire "pardon" "excusez-moi" et me frayer un passage. Etape 4.
Divine pause au calme du café du niveau embarquement... je me plonge dans Cosmopolitan (j'aime bien la littérature "légère" quand je voyage) pour me vider un peu la tête en mangeant des pâtes étonnamment bonnes (je vous recommande les Pasta Box épinard-ricotta). Quand j'en arrive au yaourt, on annonce la fin de l'alerte bagage donc je descends m'enregistrer. Pas de valise, ça va vite. J'ai bien tenté d'appeler le Call Center pour avoir des nouvelles avant au cas où, mais mon sac n'a pas encore été retrouvé. Ah... "C'est normal, ça prend un peu de temps, on en saura plus demain." Ok.
Arrive à ce moment une amie française qui a quitté l'Algérie il y a quelques mois et s'est installée à Paris. Elle est venue me voir pendant ma correspondance, trop gentil ! Café, papotage, et voilà vite l'heure d'aller prendre mon avion. Puisque rien n'avait l'air de vouloir se faire simplement ce jour-là, j'arrive dans la file d'attente de l'embarquement alors qu'elle est bloquée car un autre vol est en train de débarquer. Nous ne pouvons donc pas prendre le couloir pour ne pas risquer de mélanger les gens. L'histoire dure une bonne dizaine de minutes puis nous pouvons enfin nous installer dans l'avion. Message du commandant de bord au départ : "Veuillez nous excuser pour ce retard, l'aéroport d'Orly est toujours aussi mal organisé". Ca c'est fait... Je lutte pour tenir jusqu'à la distribution de jus d'orange avant de sombrer dans un coma bienfaiteur.
Atterrissage à Alger. Pendant un petit moment ça me fait super drôle de me retrouver là, j'ai l'impression que ça fait longtemps que je suis partie ! Mais le sourire revient instantanément. C'est un peu le bazar pour passer les bagages cabine aux rayons x, le policier devant l'écran ne regarde pas vraiment, le portique sonne mais tout le monde s'en fiche. Je sors (vite, l'avantage de ne pas avoir de bagage...) et l'aérogare est remplie d'hommes, forcément. Je tombe sur un taxi clandestin très sympa et qui présente bien, donc nous voilà partis pour le centre ville !
Dès les premiers mètres je retrouve la conduite cow-boy à l'algérienne, certains prennent vraiment la route pour une piste de rodéo. Le périf à Paris c'est le pays des bisounours à côté ! Mon chauffeur met la musique dans la voiture, on se croirait au Triangle ou à la Rose Bleue (des boîtes de nuit algéroises). Ca finit de me réveiller, très bien. Il prend l'autoroute du front de mer avec une superbe vue sur les lumières d'Alger, j'adore. On discute et j'apprends qu'il a fait 20°C depuis deux semaines, voire même 26 °C ces trois derniers jours. Parfait ! Quand il me dépose je prends son numéro. "Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas." Ca c'est l'Algérie que j'aime, ça fait du bien d'être rentrée à la maison !!!
Ce matin beau soleil, grand ciel bleu et on approche vite les 20 °C. J'appelle le Call Center pour avoir des nouvelles de mon sac : "il faut nous rappeler à 14h madame, nous avons un problème technique". On peut pas tout avoir...
Voilà, c'était long mais j'espère que ça vous aura fait sourire un peu en ce difficile jour de reprise !  ;-)

En tout cas j'espère que 2010 me donnera l'occasion de vous faire découvrir l'Algérie et de vous monter que c'est un pays où on a envie de revenir. Mes meilleurs voeux pour vous tous, une très belle année 2010 et beaucoup de beaux projets !

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